Valoriser la science

ISBN9782911256813 EditeurPresses MINES ParisTech pages212 Parution2012-05-01
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Quatrième de couverture

Depuis deux décennies, la recherche en entrepreneuriat connaît une croissance rapide avec, dans de nombreuses universités, la création de centres de recherche et de départements d'enseignement spécialisés dans l'étude de l'émergence, de la gestion et de la croissance des nouvelles entreprises. L'entrepreneuriat est devenu un domaine académique à part entière, qui emprunte ses méthodes à de nombreuses disciplines et qui pose des questions et des problématiques variées sur l'entreprise, l'entrepreneur, le processus entrepreneurial. Ses résultats sont aujourd'hui présents dans les plus prestigieuses revues académiques de management, de stratégie ou de finance. Les objets étudiés sont multiples : l'entreprise, individuelle ou familiale, l'entrepreneuriat social, l'intrapreneuriat, les start-ups de l'Internet, les nouvelles entreprises basées sur la technologie, les entreprises créées à partir des résultats de la recherche.

Ces dernières, appelées spin-offs académiques, se sont multipliées dans la plupart des pays depuis la fin des années 1990. Dans le même mouvement, elles ont fait l'objet de nombreuses études et ont donné lieu à la publication de dizaines d'articles et d'ouvrages académiques. Cependant, des questions majeures restent peu abordées par cette foisonnante littérature internationale. Le travail que l'on va lire s'intéresse à l'une d'entre elles : les partenariats des entreprises issues de la recherche publique. Dans nos économies devenues de véritables machines à innover et caractérisées par une complexité technologique croissante qui réclame des compétences fortement spécialisées, les entreprises en place n'ont plus la capacité de développer en interne toutes les technologies nécessaires au maintien de leur compétitivité. Pour de nombreux grands groupes, la collaboration et le partenariat avec les start-ups technologiques - voire leur acquisition - sont devenus la règle.

Argumentaire

L'innovation ouverte exige des échanges permanents entre science et marché; les start-up issues de la recherche en sont un véhicule privilégié. Si la création de ces « jeunes pousses » valorisant des travaux scienti fiques a été fortement encouragée par les politiques publiques depuis une dizaine d'années, on sait peu de choses des e ffets qu'elles induisent sur leurs marchés. Que valent-elles ? Comment comprendre leur rôle et saisir leur impact ? Qu'apportent-elles aux entreprises avec lesquelles elles coopèrent ?

Cet ouvrage propose une approche originale : pour rendre compte de la portée de ces start-up, il traque les réseaux d'innovation qu'elles construisent et animent. Il analyse les formes et les e ffets des partenariats avec des start-up par une double perspective : l'analyse statistique des innovations produites dans un vaste échantillon de collaborations inter-firmes et l'observation fine des pratiques d'évaluation mises en ?uvre par les entreprises partenaires. L'enquête met en lumière la dynamique exploratoire de ces partenariats, la diversité des résultats qu'ils génèrent et la spéci ficité des dispositifs sur lesquels ils s'appuient.

L'ouvrage intéressera aussi bien les chercheurs en sciences de gestion et en sociologie que les acteurs publics impliqués dans la valorisation de la recherche et les acteurs industriels qui sont amenés à coopérer avec des start-up technologiques.
Liliana Doganova, diplômée de l'Essec, docteur en socioéconomie, est attachée de recherche au Centre de sociologie de l'innovation de Mines ParisTech - CNRS et chercheuse invitée à la Copenhagen Business School. Ses travaux portent sur l'entrepreneuriat, les partenariats inter-organisationnels et les dispositifs de valorisation.

Liliana Doganova étudie les pratiques d'exploration collective à travers une approche hybride qui combine différentes disciplines (sociologie de l'innovation, sciences de gestion, sociologie économique) et se déploie sur plusieurs terrains (spin-offs académiques, partenariats biotech-pharma, secteur clean-tech). Dans sa thèse de doctorat, dont est issu cet ouvrage, elle a examiné le rôle que jouent les entreprises issues de la recherche publique (les « spin-offs académiques ») dans les réseaux d'innovation. Son travail a permis de développer un cadre qui analyse l'entrepreneuriat comme un processus d'exploration collective ; de montrer la multiplicité des effets d'innovation générés par les alliances qui se nouent au cours de ce processus ; d'apporter un nouvel éclairage sur les outils (modèles et plans d'affaires, formules de valorisation) mobilisés pour démontrer la valeur de partenariats exploratoires. Depuis son séjour post-doctoral à la Copenhagen Business School en 2010, Liliana a étendu l'étude de ces questions à un nouveau terrain : l'émergence d'un marché « clean-tech ».