Un air familier?

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Argumentaire

Pollutions au mercaptan, particules de moteur diesel dans l'air, odeurs de raffineries, rejets d'anhydrides sulfureux? nous avons tous périodiquement l'impression de vivre dans un monde irrespirable. Cet air, si familier qu'il passe aussi inaperçu que le fait de le respirer, est devenu avec le progrès scientifique et l'industrialisation une affaire d'expertise et de politiques publiques. L'ouvrage montre comment l'air se manifeste dans la vie de nos concitoyens depuis le milieu du XIXe siècle : affaire de perception d'abord, de revendication ensuite, et finalement, depuis les années 1950, d'appareillage technique. La population est acteur à plus d'un titre de la politique de l'air, publique comme privée : elle multiplie les plaintes, s'élève contre la pollution chronique, est la destinataire d'informations techniques comme l'indice atmo, mène des actions locales pour lutter contre les gênes, etc. C'est ce que montre cet ouvrage dans une enquête qui associe historien, sociologue, politiste et géographe. Et l'on pourra ainsi se demander si mesurer l'air est une façon d'exprimer sa foi dans la maîtrise « sur » les problèmes environnementaux par la modernisation technique, ou bien si c'est le début d'une exploration plus démocratique de l'homme « dans » son environnement, avec le retour en grâce de la participation des habitants, comme ce fut récemment le cas dans la cartographie des odeurs. - See more at: http://www.pressesdesmines.com/un-air-familier.html#sthash.oN45H0CA.dpuf
Florian Charvolin est chargé de recherche au CNRS en sociologie, HDR, au Centre Max Weber de Lyon et Saint-Etienne. Il travaille sur la production de la donnée environnementale et sa co-construction, dans le domaine de l'inventaire naturaliste, des sciences participatives, de l'évaluation de l'habitat durable et des pollutions de l'air. Il a publié : Mesurer l'air. Une fuite de phosgène à l'usine toulousaine Tolochimie en 1973, Ethnologie française, XLV, 2015, 1, p.77-85.

Stéphane Frioux, ancien élève de l'École normale supérieure de Lyon, agrégé d'histoire, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Lumière-Lyon 2 et chercheur au Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (UMR CNRS 5190). Il travaille sur l'histoire des questions environnementales en milieu urbain depuis le XIXe siècle: gestion de l'eau, des déchets, et lutte contre la pollution de l'air et a publié en 2013 Les batailles de l'hygiène. Villes et environnement de Pasteur aux Trente Glorieuses (PUF).

François Mélard est chercheur et enseignant à l'unité de Socio-Économie, Environnement et Développement (SEED) de l'Université de Liège (Belgique). Ses travaux de recherche s'inscrivent dans le champ des études sociales des sciences et des techniques (STS) appliqués aux problématiques environnementales et portent notamment sur l'exercice participatif et soutenable de la science et sur l'émergence d'une démocratie portant sur les enjeux scientifiques et techniques. »

Léa Kamoun a travaillé sur la gestion publique des nuisances odorantes à Lyon, dans le cadre d'un doctorat de science politique à l'Université Lyon 2, Laboratoire Triangle.

Isabelle Roussel est professeur émérite de géographie à l'Université de Lille1, Présidente de l'APPA, Association pour la prévention de la pollution atmosphérique et directrice de la revue « pollution atmosphérique ».